La maladrerie Saint-Lazare est une ancienne institution hospitalière datant du XIIᵉ siècle, située à Beauvais. Ce site est aujourd’hui un centre culturel et touristique qui accueille le public tout au long de l’année. Elle est utilisée comme léproserie jusqu’au xviiie siècle.
Ils servirent également comme cantonnement militaire lors de la Première Guerre mondiale puis comme entrepôts.
L’ensemble des bâtiments de la maladrerie (église, dortoir, réfectoire, grange et bâtiments) fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 avril 19392.
Le mur d’enceinte et ses portes, la bergerie, ainsi que la totalité des sols, et le mur xviiie siècle, font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 28 juin 19893.
Le premier acte connu concernant la maladrerie Saint-Lazare de Beauvais est un acte de donation d’une maison d’un bourgeois de Beauvais à l’église Saint-Lazare. Cet acte est daté de 11314. Ce document ne signifie pas en lui-même qu’une maladrerie existait en tant que tel autour de l’église Saint-Lazare mais laisse à croire qu’une communauté de lépreux est organisée à cette période, sur instigation de l’évêque de Beauvais.
Au delà de la maladrerie située à Voisinlieu, dix autres maladreries étaient implantées sur le diocèse : Saint-Antoine de Marissel ; Milly-sur-Thérain ; Lachapelle-sous-Gerberoy ; Saint-Martin-le-Nœud ; Haudivillers ; Le Fay-Saint-Quentin ; Froissy ; Francastel ; Breteuil ; Saint-Just-en-Chaussée ; Bulles5. La maladrerie Saint-Lazare est la seule de ces onze léproserie qui a subsisté. Elle est à ce titre un héritage patrimonial exceptionnel et représente à ce jour l’une des maladreries les mieux conservées d’Europe du Nord.
Au cours du xxe siècle, la maladrerie Saint-Lazare sert à différentes choses en fonction de ses propriétaires successifs. Une activité agricole perdure presque tout au long du siècle, mais les différents bâtiments servent également d’entrepôts à plusieurs entreprises, notamment de produits chimiques.
Pendant la Première Guerre mondiale, la maladrerie sert de cantonnement pour différents corps d’armée, Beauvais étant une base arrière pour le front situé plus au nord.
Épargnée par les bombardements qui détruisent la ville à 80 % lors de la Seconde Guerre mondiale, la maladrerie Saint-Lazare ne sort néanmoins pas indemne de celle-ci puisqu’en 1939, à la suite de fortes pluies, le clocher de la chapelle Saint-Lazare s’effondre, puis quelques années plus tard, c’est au tour du chœur.
Bien que la municipalité ait eu alors d’autres priorités bien légitimes, cet événement marque le début d’une prise de conscience autour de la nécessité de conservation du bâti de la Maladrerie Saint-Lazare. Ainsi, des travaux de consolidation sont entrepris et dans les années 1970-80, la toiture de la grange est entièrement restaurée, le clocher de la chapellereconstruit et un plancher d’étaiement est mis en place à l’intérieur du logis.